Jean-Baptiste Chantoiseau, conservateur du patrimoine et Raphaël Chantoiseau, Président de Bien en place
L’année 2023 a été bien remplie pour Bien en place avec une présence active au Festival de Cannes 2023, où nous avions chroniqué « Anatomie d’une chute » de Justine Triet comme notre film préféré avant l’annonce du palmarès. L’événement cannois a été l’occasion de riches rencontres, artistiques, créatives, inspirantes. L’un des must de cette édition a été la soirée Generous People 2023 par une association, THE HEART FUND, qui tient tant à cœur à Bruno Aveillan et Inna Zobova, grâce auxquels nous avons pu être présents.
Inna Zobova, Dr David Luu, fondateur du Heart Fund, Bruno Aveillan, Raphaël et Jean-Baptiste Chantoiseau
Lancée en 2010 par le Dr David Luu, The Heart Fund est une organisation internationale d’intérêt général, pionnier dans l’innovation technologique au profit de la lutte contre les maladies cardiovasculaires. Elle permet à des centaines d’enfants et de personnes souffrantes à travers le monde de bénéficier d’opérations cardiaques dont elles n’auraient pu rêver dans leurs pays respectifs. Le festival de Cannes permet de mettre en lumière et à l’honneur un travail volontaire et courageux accompli tout au long de l’année et de faire parler de THE HEART FUND – https://www.theheartfund.eu/
Bruno Aveillan, Maye Musk, mère d’Elon Musk, Inna Zobova
Sur la terrasse du Martinez, dans une ambiance estivale, la soirée a été marquée par de belles rencontres, baignée dans une musique agréable et avec une lumière azuréenne de fin de soirée.
Ambassadrice pour The Heart Fund, Inna Zobova, par son histoire, son parcours et sa courageuse détermination, après une lourde opération vécue à l’âge de 6 ans, sait combien cette cause vitale peut sauver des vies ; acte le plus beau et généreux que l’on puisse faire sur cette terre. C’est toujours un honneur mais surtout une joie pour bien en place que d’être à ses côtés. Lui aussi ambassadeur actif pour The Heart Fund, l’artiste aux multiples talents Bruno Aveillan reste fidèle à cette mobilisation nécessaire pour maintenir la flamme de cette association, qui célèbre en 2023 ses treize années d’existence.
La soirée s’est achevée en beauté par des danses chaleureuses aux côtés de nombreux artistes et top modèles dont la divine Ariadna Hafez. Un moment de grâce dans un univers marqué par de profondes turbulences, qui nous rappellent combien maintenir la joie, la mobilisation vers de belles et justes causes reste une nécessité, de mise également pour 2024.
Chaque année, le Festival International de la Photographie d’Arles ouvre ses portes, dévoilant un monde d’images, de réflexions et d’émotions. Cette année, le regard curieux et averti des amateurs d’art a été incontestablement attiré par les intrications fascinantes du festival officiel et la richesse humaine du festival off. Une incursion dans cet événement culturel incontournable a révélé des rencontres, des échanges et des découvertes d’une portée inestimable.
Au cœur du festival off, une constante émerge : l’accent mis sur les connexions humaines. Les petites galeries, les artistes indépendants et les créateurs audacieux trouvent leur place à côté des maîtres renommés de la photographie. Dans ce tissu interconnecté, les conversations flottent dans l’air autour des œuvres exposées, créant un dialogue vivant entre l’art et l’observateur. Le véritable bijou de ce festival parallèle est la proximité avec les créateurs, où un simple verre de vin peut évoluer en une discussion passionnante avec l’âme créative derrière l’œuvre.
Au sein du tissu artistique d’Arles, la Tevere Art Gallery se distingue par son approche subtile et réfléchie envers la photographie italienne. À travers deux expositions collectives rassemblant plus de 60 photographes italiens, la galerie offre un regard nuancé sur les diverses expressions créatives provenant d’Italie.
Dans cet espace d’exposition, les visiteurs sont invités à explorer une variété de styles et de thèmes, allant des plus traditionnels aux plus contemporains. Cette approche présente une vision plus complète et réaliste de la scène artistique italienne, permettant ainsi d’apprécier les dynamiques en évolution qui la caractérisent.
En tant qu’ambassadrice de la photographie italienne à Arles, la Tevere Art Gallery occupe une place importante en mettant en lumière les talents italiens. Cependant, elle le fait avec une sobriété qui reflète la diversité et la complexité de l’art italien. Plutôt que de revendiquer une représentation exhaustive, la galerie choisit de présenter une sélection équilibrée qui honore la tradition tout en laissant place à l’expérimentation et à la créativité.
Parmi les artistes qui ont marqué cette édition du Festival International de la Photographie d’Arles, la présence de Riccardo Pedica a brillé de manière particulièrement singulière. En tant que membre actif de l’association et contributeur à la Tevere Art Gallery, Riccardo a apporté sa vision artistique unique à cet événement captivant.
Sa présence au festival a également été l’occasion d’engager des dialogues enrichissants avec les amateurs d’art, les observateurs curieux et ses pairs artistiques. L’échange d’idées, les réflexions sur la photographie en tant qu’expression personnelle et les perspectives sur les tendances artistiques actuelles ont été des éléments clés de ces conversations.
Parmi ses photographies exposées, l’image emblématique de l’Arc de Triomphe enveloppé par Christo a retenu l’attention et la fascination du public, témoignant de son talent à capturer des moments artistiques et historiques avec finesse.
Terra Kitoko
Parmi les talents qui se sont démarqués, Terra Kitoko a captivé les esprits avec son projet audacieux « Limits and Territories ». À travers ses explorations des contrées lointaines et préservées du nord de l’Islande, il nous convie à un voyage intérieur tout aussi profond. Les images de Terra nous transportent au-delà des frontières géographiques, et sa réflexion intime sur l’essence de l’être humain résonne en écho avec les préoccupations universelles.
La rencontre avec Lello Muzio a été un véritable point culminant de mon expérience.
Au sein de l’éphémère bar Louis Vuitton, une convergence d’esprits a eu lieu, où les dialogues sur la photographie comme art et comme expression personnelle ont suscité l’émotion. Les citations provocantes de Lello, comme
« Est-ce la beauté de la photographie qui importe, ou la recherche de la beauté à travers la photographie ? »,
rappellent la puissance intrinsèque de l’art au-delà de la commercialisation croissante.
Les performances artistiques ont également marqué les esprits. Chiloe Rosanto a orchestré une expérience sensorielle, « Whiteness Anthropometry on Photographic Paper », un ballet envoûtant où la danse des modèles est immortalisée sur des supports géants, développés chimiquement sous les yeux du public. Une harmonie entre le mouvement et la création photographique a été subtilement tissée, laissant une empreinte mémorable dans l’esprit de l’observateur.
Charlotte Houout
« Dans des beaux Draps », une exposition envoûtante orchestrée par Aestetique Manifeste et Charlotte Houout, a offert une introspection méditative. Les visiteurs se sont cachés sous des draps, se laissant baigner dans une palette de bleus intenses, où la peinture du corps devient un massage de l’âme.
Atelier Manifeste Aesthethic 74 rue Portagnel 13200 Arles contact Pia Copper 06 89 33 63 16
L’exposition de Stanislas Blohorn, « Massacre », soigneusement présentée par Pia Copper , s’est révélée une expérience envoûtante. L’utilisation de la photographie comme moyen d’expression se déploie dans un hommage émouvant à la Camargue, tandis que les « photo-massacres » témoignent de la tradition et de la beauté intrinsèque de la région
Belle Beau 3 boulevard Clemenceau 13200 Arles contact Pia Copper 06 89 33 63 16
Cette immersion artistique à Arles ne se limite pas à la contemplation esthétique ; elle tisse des liens, provoque des questionnements et éclaire l’âme. À travers les rencontres, les conversations, et les découvertes, le festival incite à une introspection profonde sur l’art, la beauté et la vérité humaine.
L’Effervescenza Creativa di Arles Accoglie l’associazione Bien en Place
Ogni anno, il Festival Internazionale della Fotografia di Arles apre le sue porte, svelando un mondo di immagini, riflessioni ed emozioni. Quest’anno, lo sguardo curioso e attento degli appassionati d’arte è stato innegabilmente attratto dalle intricate suggestioni del festival ufficiale e dalla ricchezza umana del festival off. Un’incursione in questo evento culturale imprescindibile ha rivelato incontri, scambi e scoperte di valore inestimabile.
Nel cuore del festival off, emerge una costante: l’enfasi sulle connessioni umane. Le piccole gallerie, gli artisti indipendenti e i creativi audaci trovano il loro spazio accanto ai maestri rinomati della fotografia. In questo tessuto interconnesso, le conversazioni fluttuano nell’aria attorno alle opere esposte, creando un dialogo vivace tra l’arte e l’osservatore. Il vero gioiello di questo festival parallelo è la vicinanza con i creatori, dove un semplice bicchiere di vino può evolversi in una discussione appassionante con l’anima creativa dietro l’opera.
All’interno del tessuto artistico di Arles, la Tevere Art Gallery si distingue per il suo approccio sottile e riflessivo alla fotografia italiana. Attraverso due mostre collettive che riuniscono oltre 60 fotografi italiani, la galleria offre uno sguardo sfumato sulle diverse espressioni creative provenienti dall’Italia.
In questo spazio espositivo, i visitatori sono invitati a esplorare una varietà di stili e temi, che spaziano da quelli più tradizionali a quelli più contemporanei. Questo approccio offre una visione più completa e realistica della scena artistica italiana, permettendo di apprezzare le dinamiche in evoluzione che la caratterizzano.
In qualità di ambasciatrice della fotografia italiana ad Arles, la Tevere Art Gallery occupa un posto importante mettendo in luce i talenti italiani. Tuttavia, lo fa con sobrietà, riflettendo la diversità e la complessità dell’arte italiana. Piuttosto che rivendicare una rappresentazione esaustiva, la galleria sceglie di presentare una selezione equilibrata che onora la tradizione lasciando spazio all’esperimento e alla creatività.
Tra gli artisti che hanno lasciato un’impronta indelebile in questa edizione del Festival Internazionale della Fotografia di Arles, spicca in modo particolarmente singolare la presenza di Riccardo Pedica. In quanto membro attivo dell’associazione e contributore essenziale alla Tevere Art Gallery, Riccardo ha portato la sua visione artistica unica a questo affascinante evento.
Tra le sue fotografie esposte, l’immagine iconica dell’Arco di Trionfo avvolto da Christo ha catturato l’attenzione e la fascinazione del pubblico, testimonianza del suo talento nel catturare con raffinatezza momenti artistici e storici.
La sua presenza al festival è stata anche l’occasione per avviare dialoghi arricchenti con gli appassionati d’arte, gli osservatori curiosi e i colleghi artisti. Lo scambio di idee, le riflessioni sulla fotografia come espressione personale e le prospettive sulle tendenze artistiche attuali sono stati elementi chiave di queste conversazioni.
Terra Kitoko
Tra i talenti che si sono distinti, Terra Kitoko ha affascinato le menti con il suo audace progetto « Limits and Territories ». Attraverso le sue esplorazioni delle terre lontane e preservate del nord dell’Islanda, ci invita a un viaggio interiore altrettanto profondo. Le immagini di Terra ci trasportano oltre i confini geografici, e la sua riflessione intima sull’essenza dell’essere umano risuona in eco con le preoccupazioni universali.
L’incontro con Lello Muzio è stato un vero punto culminante della mia esperienza.
Nell’effimero bar Louis Vuitton, si è verificata una convergenza di menti, dove i dialoghi sulla fotografia come arte e come espressione personale hanno suscitato emozioni. Le citazioni provocatorie di Lello, come
« Importa la bellezza della fotografia, o la ricerca della bellezza attraverso la fotografia? »,
ricordano il potere intrinseco dell’arte al di là della crescente commercializzazione.
Chiloé Rosanto (@chiloerosanto)
Anche le performance artistiche hanno lasciato il segno. Chiloe Rosanto ha orchestrato un’esperienza sensoriale, « Whiteness Anthropometry on Photographic Paper », un balletto avvolgente in cui la danza dei modelli è immortalata su supporti giganti, sviluppati chimicamente davanti al pubblico. Un’armonia tra il movimento e la creazione fotografica è stata sottilmente intrecciata, lasciando un’impronta memorabile nella mente dell’osservatore.
Charlotte Houout
« Nel bel mezzo dei panni », una mostra avvincente orchestrata da Aestetique Manifeste e Charlotte Houout, ha offerto un’introspezione meditativa. I visitatori si sono nascosti sotto lenzuola, lasciandosi immergere in una palette di blu intensi, dove la pittura del corpo diventa un massaggio dell’anima.
Atelier Manifeste Aesthethic 74 rue Portagnel 13200 Arles contatto Pia Copper 06 89 33 63 16
L’esposizione di Stanislas Blohorn, « Massacre », accuratamente presentata da Pia Copper, si è rivelata un’esperienza avvolgente. L’uso della fotografia come mezzo espressivo si dispiega in un commovente omaggio alla Camargue, mentre i « photo-massacres » testimoniano la tradizione e la bellezza intrinseca della regione.
Belle Beau 3 boulevard Clemenceau 13200 Arles contatto Pia Copper 06 89 33 63 16
mail piacopper@gmail.com sito gallerybellebeau.com instagram belle.beau.arles
Questa immersione artistica ad Arles non si limita alla contemplazione estetica; intreccia legami, provoca riflessioni e illumina l’anima. Attraverso incontri, conversazioni e scoperte, il festival stimola una profonda introspezione sull’arte, la bellezza e la verità umana.
Fête de Bien en place lors du Festival de Cannes 2033
Afin de fêter cette décennie de films, de rencontres, de partage et d’amitié, fête sur les hauteurs de Cannes, dans une villa de rêve, grâce à notre très cher Farshid.
Depuis dix ans, BIEN EN PLACE organise des soirées de projection, des rencontres avec les artistes, des ateliers de sons et publie articles et comptes rendus dans les domaines de l’art, du cinéma et de la littérature.
Pour cette pool party d’exception, gastronomie persane, musique, danse et défilé de nos Drag Queen adorées ont donné un ensemble à la « Dolce Vita » de Fellini !
Nous remercions tout particulièrement ces artistes d’exception, dynamiques et créatives et qui ont illuminé notre soirée : Luis Othavio Nunes, Tavinho Nunes, tous deux venant du Brésil et apportant leur joie et leurs chorégraphies endiablées. La divine Nathalia Oliveira a aussi amené son talent de danseuse et d’icône de mode.
Amis de Monaco, de Suisse de Paris, d’Italie, de Grèce, d’Iran et des États-Unis se sont réunis pour fêter Cannes et Bien en place ! Avec la présence en guest star de la troublante Loana, toute de gentillesse et de fragilité, ainsi qu’une pléiade d’artistes.
Vive les rêves, vive le Festival de Cannes et vive BIEN EN PLACE
Nous remercions chaleureusement nos amis photographes : Amir Assefi ; Philippe Baldini ; Laurent Lô Paris (vidéo)
Depuis tout petit, j’ai grandi en pensant au mythe du festival cinématographique de Cannes, en voyant des acteurs et des réalisateurs importants marcher sur le tapis rouge, en regardant sur la télévision auprès de ma mère, la cérémonie de clôture, le dernier soir du festival.
J’ai eu la chance d’assister moi-même cette année au festival et j’ai pu devenir observateur, ou encore mieux, spectateur de cette grande fête qui porte un mythe énorme. Grace au fait que j’ai pu être présent au festival, j’ai démystifié ce grand événement et j’ai pu comprendre qu’il a, avant tout, une dimension humaine.
Les gens que j’ai rencontrés pendant le festival, c’étaient des personnes auxquelles j’avais donné une dimension divine, en les regardant dans le petit ou le grand écran. En observant leur sourire, quelques fois leur timidité, leur ouverture d’esprit, leur volonté de parler avec moi et de me présenter à leurs collègues, en observant dans leurs yeux leur stress, leur angoisse ou leur inquiétude, j’ai compris que ces participants sont enfin des êtres comme moi. Même s’ils se trouvent dans une situation économique différente, intérieurement, profondément, ils sont tous en recherche d’une chose : ils ont besoin d’aimer et d’être aimés. Ils ont besoin de reconnaître qui sont et d’être reconnus. Souvent, leur volonté d’avoir un prix, n’est pas seulement, à mon avis, la volonté que leur travail soit reconnu, mais aussi une façon qui va leur permettre de s’aimer d’une manière plus profonde et peut-être plus stable.
Une chose que j’ai appréciée au festival de Cannes c’était le travail des jeunes agents, qui avaient presque mon âge et qui étaient toujours souriants et ouverts face à nous, en nous accueillant et en répondant à nos questions. Ces jeunes étaient des professionnels formidables qui, grâce à leur énergie, leur vivacité et leur tempérament donnaient au festival une dimension festive, une dimension de fraîcheur qui nous avait tant manqué pendant les années de la pandémie. S’il faut remercier quelqu’un pour la réalisation de ce festival, il faut remercier avant tout ces jeunes et ensuite tous les autres.
Cette fête était en même temps une fête qui a accueilli des gens de pays différents, des cultures et des civilisations différentes, qui avaient une passion en commun: le cinéma. Il est important de souligner que ces gens qui ne parlent pas la même langue, qui n’ont pas les mêmes vécus, les mêmes expériences, qui ne se trouvent pas dans la même classe sociale, tous ensembles, ont pu partager, sans difficultés, un moment de cinéma, qui est aussi la raison pour laquelle ils ont assisté à ce festival.
Toute cette volonté des festivaliers de voir de nombreux films d’une manière quotidienne et de se perdre dans le voyage magique du cinéma m’a fait penser à Italo Calvino qui écrit:
«J’allais au cinéma dans l’après-midi, en s’échappant de la maison secrètement ou avec l’excuse que j’allais étudier chez quelque camarade, parce qu’à l’époque de l’école, mes parents me laissaient peu de liberté[1] ». .
Italo Calvino, depuis son enfance pensait que le cinéma était un endroit de liberté qui lui offrait la fuite, en ayant lui-même la volonté de fuir loin des problèmes de sa famille et son époque. Moi-même, en me trouvant à Cannes, j’ai pu sentir la même liberté, en ayant l’occasion de voyager à travers tous ces films quotidiennement, en ayant l’occasion de vivre, d’une manière indirecte, à travers les corps de ces gens étrangers que j’observais sur l’écran et que je rencontrais au fur et à mesure en me plongeant à l’intérieur du psychisme des personnages fictifs.
Deux voyages que j’ai trouvé importants et que je ne vais pas oublier facilement sont : tout d’abord le « Last Summer » de Catherine Breillat, qui m’a ému et qui m’a beaucoup touché, car Léa Drucker, a interprété, à mon avis, d’une façon merveilleuse le rôle de la belle mère qui cache en elle son amour pour le fils de son mari et qui s’est transformée en Phèdre contemporaine qui porte dans son corps la maladie de l’Eros, comme exactement l’amour est représenté dans Hippolyte d’Euripide.
Le moment dont je me souviens encore est la scène où son mari l’accuse d’avoir développé une liaison sexuelle avec son fils et elle, avant de parler nous offre quelques secondes de silence. Dans le silence de ce moment-là se trouve tout le talent de cette actrice. Ce silence est presque le cri silencieux dont Jean-Luc Lagarce parle.
En plus, l’interprétation de Kōji Yakusho dans le film « Perfect Days » de Wim Wenders m’a montré qu’on peut changer notre vie grâce à la manière dont on affronte les problèmes qui se présentent . « Perfect Days » est un film qui nous invite à nous poser des questions sur la vie quotidienne, la volonté de chacun de créer son propre chemin, la joie qui se trouve, enfin, dans les petites choses du quotidien, comme dans le fait de planter une fleur, dans l’odeur du café du matin, le rapport qu’on a avec notre famille, la beauté du ciel ou des arbres qui nous entourent et qu’on observe rarement. Ce film m’a fait penser à Jeanne Dielman de Chantal Akerman et à une phrase d’Olivier Neveux[2] qui dit que le théâtre politique n’est pas le théâtre qui change le monde, mais le théâtre qui espère changer le monde. De la même manière, le cinéma a une dimension profondément politique quand il espère changer le monde, chose que les films de cette année au festival de Cannes nous ont montré.
[1] «Andavo al cinema al pomeriggio, scappando di casadi nascosto, o con la scusa
d’andare a studiare da qualche compagno, perché neimesi di scuola i miei genitori mi
lasciavano poca libertà»., PELLIZZARI.L. L’ avventuradi uno spettatore-Italo Calvino e il cinema, LubrinaBramani Editore, 1990, Italia.
[2] NEVEUX.O. Contre un théâtre politique, La fabrique éditions, 2019, Paris.
Φεστιβάλ Καννών 2023- Οι εντυπώσεις ενός φοιτητή θεάτρου
Από μικρό παιδί μεγάλωσα ακούγοντας για το Φεστιβάλ των Καννών, βλέποντας μεγάλους ηθοποιούς και σκηνοθέτες να περπατούν στο κόκκινο χαλί, βλέποντας στην τηλεόραση μαζί με τη μητέρα μου την βράβευση των καλλιτεχνών, το τελευταίο βράδυ του φεστιβάλ.
Έχοντας την τύχη να παρευρεθώ εγώ ο ίδιος την φετινή χρονιά στο φεστιβάλ των Καννών, μπόρεσα να γίνω ένας παρατηρητής, ένας «θεατής» αυτής της μεγάλης γιορτής που φέρει μαζί της έναν τεράστιο μύθο. Απομυθοποιώντας αυτήν την μεγάλη γιορτή με το να γίνομαι μέλος της μπόρεσα να καταλάβω ότι πρώτα από όλα έχει έναν χαρακτήρα ανθρώπινο.
Οι άνθρωποι που γνώρισα κατά τη διάρκεια του φεστιβάλ ήταν άνθρωποι που μέσα από την μικρή ή την μεγάλη οθόνη τους είχα δώσει μια θεϊκή μορφή και βλέποντας το χαμόγελό τους, κάποιες φορές την σεμνότητά τους (και κάποιες όχι), την ανοιχτότητά τους να σου μιλήσουν, να σε συστήσουν σε συναδέλφους τους, παρατηρώντας στα μάτια τους πολλές φορές το άγχος, την αγωνία ή την ανασφάλειά τους, κατάλαβα πως οι συμμετέχοντες είναι τελικά άνθρωποι απλοί σαν κι εμένα. Μπορεί να βρίσκονται σε μια διαφορετική οικονομική κατάσταση, όμως μέσα τους βαθιά, όλοι, αναζητούν ένα πράγμα: να αγαπήσουν και να αγαπηθούν. Να αναγνωρίσουν τον εαυτό τους και να αναγνωριστούν. Πολλές φορές η θέληση των συμμετεχόντων να κερδίσουν κάποιο βραβείο, δεν είναι , κατά την γνώμη μου, μονάχα μια θέληση να ανταμειφθούν οι κόποι τους, αλλά επίσης ένας τρόπος που θα τους επιτρέψει να αγαπήσουν τους εαυτούς τους βαθύτερα κι ίσως και πιο σταθερά.
Κάτι που εκτίμησα στο φεστιβάλ των Καννών ήταν η δουλειά των νέων ανθρώπων, που είχαν περίπου την ηλικία μου και πάντα χαμογελαστοί και ανοιχτοί απέναντί μας μας καλωσόριζαν και μας βοηθούσαν να λύσουμε προβλήματα που μπορούσαν να προκύψουν. Τα νέα παιδιά ήταν άριστοι επαγγελματίες που με την ενέργειά τους, την ζωντάνια τους και το ταπεραμέντο τους έδιναν στο φεστιβάλ έναν χαρακτήρα γιορτής, ένα χαρακτήρα φρεσκάδας που τόσο πολύ μας είχε λείψει κατά τη διάρκεια της πανδημίας. Αν πρέπει να ευχαριστήσουμε κάποιον για την λειτουργία του συγκεκριμένου φεστιβάλ είναι πρώτα αυτοί οι νέοι κι έπειτα όλοι οι υπόλοιποι.
Αυτή η γιορτή ήταν ταυτόχρονα μια γιορτή που δέχτηκε ανθρώπους διαφορετικών χωρών, κουλτούρων και πολιτισμών, οι οποίοι είχαν ένα κοινό πάθος: τον κινηματογράφο. Είναι άξιο ενδιαφέροντος πως άνθρωποι οι οποίοι δεν μιλούν την ίδια γλώσσα, δεν έχουν τα ίδια βιώματα ούτε ανήκουν στην ίδια κοινωνική τάξη, όλοι μαζί μοιράζονται χωρίς σύγκρουση μια στιγμή η οποία αποτελεί το κίνητρό τους για να παρευρεθούν στο συγκεκριμένο φεστιβάλ, μια στιγμή κινηματογράφου.
Όλη αυτή τη λαχτάρα των ανθρώπων να δουν όσο περισσότερες ταινίες καθημερινά και να χαθούν μέσα στο μαγικό ταξίδι του κινηματογράφου με έκανε να σκεφτώ τον Ίταλο Καλβίνο, ο οποίος γράφει:
«Πήγαινα στον κινηματογράφο το απόγευμα, φεύγοντας κρυφά απ’ το σπίτι ή με την δικαιολογία ότι πήγαινα να μελετήσω στο σπίτι κάποιου συμμαθητή μου, γιατί την εποχή του σχολείου, οι γονείς μου, μου άφηναν λίγη ελευθερία».
Ο Ίταλο Καλβίνο από παιδί είχε συνδέσει τον κινηματογράφο ως έναν χώρο ελευθερίας που του προσέφερε τη φυγή, έχοντας κι ο ίδιος τη διάθεση να φύγει μακριά από τα προβλήματα και τις συνθήκες του καιρού του. Ακριβώς την ίδια ελευθερία αισθάνθηκα κι εγώ στις Κάννες , έχοντας την ευκαιρία να ταξιδέψω μέσα από τόσες ταινίες καθημερινά, έχοντας την ευκαιρία να ζήσω έστω κι έμμεσα μέσα από τα σώματα ξένων ανθρώπων που έβλεπα σε μια οθόνη και που τόσο καλά γνώριζα εμβαθύνοντας στο εσωτερικό της ψυχής τους, των χαρακτήρων.
Δύο είναι τα ταξίδια που θεώρησα σημαντικά και που δεν θα ξεχάσω εύκολα: Αρχικά το «Last Summer » της Catherine Breillat , το οποίο με συγκίνησε βαθιά και με άγγιξε, καθώς η Léa Drucker έδωσε, κατά την γνώμη μου, μια θαυμάσια ερμηνεία στο ρόλο της μητριάς που βιώνει μέσα της έναν έρωτα για τον γιο του συζύγου της, η οποία μεταμορφώθηκε σε μια σύγχρονη Φαίδρα που φέρει στο σώμα της την αρρώστια του έρωτα, όπως ακριβώς παρουσιάζεται και στον «Ιππόλυτο» από τον Ευριπίδη. Ιδιαίτερα την στιγμή που ο άντρας της την κατηγορεί ότι έχει συνάψει σχέση με το γιο του εκείνη προτού μιλήσει μας χαρίζει μερικά δευτερόλεπτα σιωπής. Μες στη σιωπή της εκείνης της στιγμής βρίσκεται όλο το ταλέντο αυτής της γοητευτικής ηθοποιού. Αυτή η σιωπή είναι μια «σιωπηλή κραυγή» αν σκεφτούμε σύμφωνα με τον Lagarce.
Επίσης, η ερμηνεία του Kōji Yakusho στην ταινία «Perfect days» του Wim Wenders μου έδειξε ότι στη ζωή δεν έχει σημασία το τι συμβαίνει, αλλά κυρίως το πώς εμείς αντιμετωπίζουμε τα πράγματα. Μια ταινία που θέτει ερωτήματα σε σχέση με την τελετουργία της καθημερινότητας, τη θέληση του καθενός να χαράξει το δικό του μονοπάτι, την χαρά που τελικά βρίσκεται στα μικρά πράγματα της καθημερινότητας, όπως το φύτεμα ενός φυτού, ο μυρωδιά του καφέ το πρωί, η σχέση με την οικογένειά μας, η ομορφιά του ουρανού και των δέντρων που υπάρχουν γύρω μας και που τόσο λίγο παρατηρούμε. Μια ταινία που με έκανε να σκεφτώ την «Jeanne Dielman» της Chantal Akerman και που μου θύμισε μια φράση του Olivier Neveux, ο οποίος λέει πως το πολιτικό θέατρο δεν είναι το θέατρο που αλλάζει τον κόσμο, αλλά το θέατρο που έχει την ελπίδα ότι μπορεί να αλλάξει τον κόσμο. Έτσι λοιπόν και ο κινηματογράφος έχει έναν χαρακτήρα βαθιά πολιτικό όταν ελπίζει ότι μπορεί να αλλάξει τον κόσμο, κάτι που μας έδειξαν οι ταινίες της φετινής χρονιάς του Φεστιβάλ των Καννών.
La très grande qualité des films présentés au FESTIVAL DE CANNES 2023 crée une attente et un mystère total à quelques heures de la cérémonie !
Bien en place, qui a vu près de 20 films, a eu quelques coup de cœur pour un top 5 et un top 10 de rêve.
En top du top nous avons adoré « Anatomie d’une chute » : la réalisatrice Justine Triet et son actrice au sommet ! Essai de JB Chantoiseau sur ce film en cours de préparation pour une publication la semaine prochaine.
De facture plus classique mais avec nombre d’audaces, Bellocchio signe un chef-d’œuvre digne de Visconti.
Ce film de Glazer est assurément l’un des plus puissants de la sélection 2023 avec une fin magistrale et une absolue maîtrise esthétique.
Catherine Breillat pour son grand retour signe un grand film.
Les filles d’Olfa méritent aussi leur place dans le top 5
Suite et fin du top 10 élargi : le charme d’Aki Kaurismäki opère toujours en élégance ; Club Zéro aborde des thèmes contemporains avec un sens du cadrage et montage réussi ; le film sénégalais propose des images très fortes ; Juliette Binoche et Benoît Magimel sont magiques dans un long-métrage d’une belle douceur et prouesse ; Sean Penn et Jude Law nous ont convaincus comme interprètes ; et pourquoi pas Wenders, très en forme avec son film et plus encore son documentaire !
Perfect Days de Wim Wenders, l’événement à Cannes pour raconter la vie ordinaire à Tokyo
Pour la projection de sa fiction Perfect Days, Wim Wenders (déjà présent avec son documentaire Anselm sur le peintre allemand Anselm Kiefer) était heureux de retrouver sur le tapis rouge du Palais des Festivals l’équipe du film tourné avec des acteurs japonais en langue japonaise. Protocole oblige, en haut des marches attendent Thierry Frémaux et Iris Knobloch.
Wenders est accompagné de sa femme Donata Wenders, tout en rouge, qui a également contribué au film. Face auxphotographes et entrainée par la musique, l’actrice AoiYamada, très blonde, coupe au carré, robe de star bouton d’or, bouge, danse, secoue la tête comme un personnage d’anime. L’autre actrice, Arisa Nakano, chevelure brune attachée, longue robe blanche avec des motifs roses cueillis d’un sakura, pose ou avance discrètement. Les hommes, eux, en smoking et nœud papillon, se veulent avenants, sourient, s’encouragent. Le nœud papillon qu’arbore Wim Wenders ressemble à une mini sculpture post-moderne qui lui va bien.
Co-écrit avec Takuma Takasaki, le scénario procure à Koji Yakusho un rôle magnifique que l’acteur interprète avec énergie et subtilité, celui de Hirayama, un technicien de nettoyage des toilettes publiques dans le quartier de Shibuya à Tokyo. Le quotidien de l’homme vieillissant est monotone, ingrat, mais l’homme s’accorde le plaisir d’arroser ses plantes, de photographier les arbres, de se détendre au sento ou bain public, de s’absorber dans un roman de William Faulkner. On souhaite à Koji Yakusho de recevoir le prix d’interprétation car il offre ce qu’un acteur peut offrir de mieux – un jeu convaincant de simplicités et de nuances. En ce sens, PerfectDays devrait être projeté dans les classes d’art dramatique. Certes, le cinéma international a son DiCaprio, a eu son Johnny Depp et son Gérard Depardieu. Mais Koji Yakushopropose ici ce qu’on aimerait voir plus au cinéma, des riens imprégnés d’une vérité transcendante.
Le long-métrage de Wenders mérite aussi un prix, et pourquoi pas une Palme d’or ? L’aspect quasi documentaire de PerfectDays n’est pas sans poésie. La bande-son, qui débute avec Perfect Day de Lou Reed, raconte l’histoire de Hirayama qui, lui, ne parle guère. Et les séquences de rêve en noir et blanc, flottements métamorphiques dans le style de Stan Brakhage, nous laissent à la lisière d’un récit qui s’écrira encore et encore, entre amorces et ellipses.
L’équipe de Bien en place à Cannes : connecter et rencontrer les professionnels du cinéma et des arts.
Cannes, la ville emblématique du cinéma, est le lieu de rendez-vous annuel des cinéphiles du monde entier. Mais au-delà des projections de films, il existe une équipe qui se démarque en participant activement aux fêtes organisées par les maisons de production, créant ainsi des opportunités de rencontres et de connexions avec les professionnels du cinéma et des arts.
Photo Riccardo Pedica
L’équipe Bien en place, ne se contente pas de suivre les films, elle s’immerge pleinement dans l’atmosphère festive de Cannes. Une soirée mémorable a été organisée pour la sortie du films LOS DELINCUENTES de Rodrigo MORENO. Dans une magnifique villa avec piscine, réunissant les membres de l’équipe et le casting du film. Cet événement a permis des échanges riches et des liens étroits se sont tissés entre tous les participants.
Une autre soirée marquante s’est déroulée au Silencio, une célèbre boîte parisienne éphémère installée spécialement à Cannes pour le festival. L’équipe Bien en place a eu l’opportunité de côtoyer des personnalités du cinéma et de l’art dans une ambiance intime et exclusive. Cette soirée a renforcé leur présence et leur réseau au sein de l’industrie cinématographique.
L’équipe n’a pas manqué l’incontournable soirée Campari à l’hôtel Martinez. Cet événement glamour a rassemblé des acteurs, des réalisateurs et d’autres professionnels du cinéma. C’était l’occasion parfaite pour l’équipe de faire de nouvelles rencontres et d’échanger des idées avec des personnes influentes de l’industrie.
Mais la cerise sur le gâteau a été les rencontres avec Steve McQueen au Carlton. Ce célèbre réalisateur et producteur a salué l’équipe Bien en place . Ces rencontres avec des figures emblématiques renforcent leur crédibilité et ouvrent de nouvelles opportunités professionnelles.
L’équipe Bien en place à Cannes incarne véritablement l’esprit du festival. Leur implication active dans les fêtes et les événements leur permet de tisser des liens solides avec les professionnels du cinéma et des arts. Sa présence remarquée dans des soirées exclusives et leur rencontre avec des personnalités de renom témoignent de leur position bien établie dans l’industrie cinématographique.
Black Flies de Jean-Stephane Sauvaire, avec Tye Sheridan et Sean Penn, a été un choc à Cannes ce jeudi 18 mai 2023. Adapté du roman « 911 » de Shannon Burke, ce long-métrage montre le cruel quotidien vécu par deux ambulanciers dans la jungle urbaine de New York.
Dès le début « in medias rès », comme savent le faire les Américains, le spectateur est plongé dans un déluge d’images rapides, de sons brutaux, de lumières criardes ; un enfer dont on ne sort pas.
Maintenir une telle tension jusqu’à la fin relève du brio cinématographique. Comme l’écrit Gilles Deleuze dans « L’Image-Temps », le spectateur devient un voyant absolu, face à des images et des sons à l’état pur. Une grande réussite pour le réalisateur, bonne chance pour le palmarès. #cannes #filmfestival #cinema #seanpenn #tyesheridan #jeanstephanesauvaire #bienenplace #jeanbaptiste_chantoiseau #raphael_chantoiseau
La deuxième journée pour l’association Bien en place a été une expérience intense pleine d’émotions. Au cours de cette journée, nous avons eu l’opportunité de participer à trois films distincts, chacun avec sa particularité et son auteur.
Le premier film, « Ansel » de Wim Wenders, a été un moment important, surtout compte tenu de l’étroite collaboration entre Anselm Kiefer et Jean Baptiste Chantoiseau. Cette collaboration a certainement suscité un grand intérêt et des attentes au sein de l’association.
Le deuxième film, « Monster » de Kore-eda Hirokazu, offrait une expérience différente mais tout aussi immersive. Connu pour sa sensibilité et sa capacité à raconter des histoires humaines profondes, Kore-eda a certainement laissé une marque significative sur le public de l’association.
Enfin, l’association a pu profiter du film « Le Retour » de Catherine Corsini. Ce film, réalisé par un réalisateur de talent, a certainement ajouté un élément de variété et de perspective à la journée cinématographique de l’association
Globalement, cette journée a été l’occasion pour l’association bien en place de s’immerger dans différentes œuvres cinématographiques, chacune avec son propre style et son propre message. L’expérience a certainement suscité un mélange d’émotions, enrichissant la connaissance et l’appréciation de l’art cinématographique au sein de l’association.
Le mardi 16 mai, à quelques heures de la cérémonie d’ouverture du Festival International du Film à Cannes, le Jury de la 76ème Édition a donné sa première conférence de presse pour préciser sa méthode de travail devant un parterre de journalistes, de cameramen et de photographes venus du monde entier. Comme on pouvait s’y attendre, l’événement a fait salle comble au niveau 3 du Palais des Festivals.
Doté d’un palmarès impressionnant (Snow Therapy, Prix du Jury Un Certain Regard 2014, The Square, Palme d’or 2017,Sans filtre, Palme d’or 2022), le Suédois Ruben Östlund a de quoi faire pâlir les autres étoiles de la galaxie cinéma, ce qui lui a sans doute valu le titre de Président du Jury 2023. Ce Jury est constitué de personnalités aux sensibilités artistiquesvariées, et évidemment primées, ou tout au moins fortement remarquées.
Ont été nommés membres du Jury la réalisatrice française Julia Ducornau (Titan, Palme d’Or 2021), l’acteur français Denis Ménochet (As Bestas : Goya du meilleur acteur 2023), l’actrice-réalisatrice-productrice américaine Brie Larson(Room : Oscar, Golden Globe, BAFTA meilleure actrice 2016), l’acteur-réalisateur américain Paul Dano (Little Miss Sunshine, 2009, rôle du frère ; The Fabelmans, 2023, rôle du père ; premier film Wildlife, 2018, projeté à Sundance),l’écrivain et réalisateur franco-afghan Atiq Rahimi (Pierre de patience : Prix Goncourt 2008), le réalisateur-scénariste argentin Damian Szifron (Les Nouveaux Sauvages, 2014 : sélection officielle Cannes, nomination aux Oscars, BAFTA, Goya…), la réalisatrice-scénariste marocaine Maryam Touzani(Le Bleu du caftan : sélection Un Certain Regard 2022) et la réalisatrice-scénariste zambienne Rungano Nyoni (The Mass of Men : Léopard d’or 2012 à Locarno, I’m Not a Witch : BAFTA 2018 du premier film).
Les quatre femmes et les quatre hommes ont exprimé, en anglais pour la plupart, leur amour du 7ème art et leur engagement total quant à la mission qui leur a été confiée par Thierry Frémaux et Iris Knobloch. Ils ont été surpris d’avoir été sollicités, et au final honorés. Le coup de téléphone provenant du comité organisateur a été différemment perçu. Rungano Nyoni a d’abord cru qu’il s’agissait d’une tromperie. Pour Paul Dano, c’était comme « découvrir un cadeau sous emballage ».
L’orientation donnée par le Président : pas de stratégie, pas de sophistication, suivre son instinct. Toutefois, Ruben Östlundreconnaît que le Jury doit œuvrer dans le cadre de quelquesrecommandations, qui resteront non élucidées, mais que l’on imagine d’ordre artistique, esthétique, éthique, philosophique… Östlund promet qu’il y aura « a loud debate » (une discussion bruyante) sans nécessairement aboutir à un consensus. Au rythme de trois films par jour et d’échanges à huis clos jusqu’à l’ultime délibération.